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Des membres de l'ACO du diocèse ont participé à la rencontre nationale du Mouvement

La XXIe rencontre nationale de l'Action catholique ouvrière a eu lieu à Angers du 7 au 9 juin 2014. 800 délégués et responsables du Mouvement se sont retrouvés à la Pentecôte.
Publié le 25/06/2014

Les membres de l’ACO font le choix d’être engagés pour la justice et la dignité. Ils s’associent à celles et ceux qui bâtissent la fraternité dans le monde ouvrier. Chacun a beaucoup à dire sur sa vie de quartier, de travail ou de famille. Tous ont besoin de l’action pour résister aux dégradations des conditions de vie, de travail. Chacun peut s’engager pour la justice et tisser des liens de solidarité. Ils apportent ce qui marque le monde ouvrier de leurs localités et de leurs régions.

Témoignages

FANNY BODOU, mariée et mère de deux enfants de 5 et 9 ans, est à l'Action catholique ouvrière (ACO) depuis 2006. Elle réside et travaille à Sevran comme conseillère en insertion ; à ce titre, elle accompagne des bénéficiaires du RSA dans leurs démarches sociales et professionnelles. Fanny est également engagée à la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves) dont la réflexion d'année est liée à la réforme des rythmes scolaires et ses conséquences.

Depuis combien de temps êtes-vous en équipe ACO ?

Depuis 2006. Le déclic s'est fait avec le père Jean Saillant lorsqu'il nous a accompagné vers le mariage. Je recherchais une autre façon de vivre ma foi. J'ai également répondu cette année-là à l'invitation de Françoise L. lors d'un temps fort sur Sevran. Il m'a fallu du temps pour comprendre ce qu'était l'ACO et les membres de cette équipe. Cette équipe locale que nous avons intégrée avec mon mari était composée essentiellement de retraités. Malgré les 20 ou 30 ans de différence d'âge, je me suis reconnue dans les valeurs que portaient ces femmes et ces hommes : des valeurs de solidarité et de reconnaissance de chaque être humain. Si l'ACO nous aide à mettre en acte notre foi, le Christ nous invite à accueillir chacun et à faire vivre au quotidien ces valeurs de partage, dans le regard que nous portons aux personnes qui nous entourent : collègues de travail, voisins, copains. Ces valeurs méritent que nous soyons acteurs en nous engageant dans des collectifs.

Est-ce la première fois que vous participez à une rencontre nationale ACO ?

L'ACO fonctionne en équipes de révision de vie ou nous sommes amenés, mensuellement, chacun notre tour, à partager un pan de notre vie et l'éclairer à la lumière des vies des copains et de l'Evangile. Ces temps sont indissociables des temps forts organisés par le secteur ou par le diocèse, ou encore la Région. Durant ces temps, nous rencontrons les copains des autres équipes pour débattre sur des thèmes chers à l'ACO, nous chantons et célébrons notre joie d'être ensemble pour construire une société plus solidaire. La rencontre nationale qui a lieu tous les quatre ans est l'apogée de cette communion. Un bilan de la vie des équipes est fait : quelles orientations, quels actes, quelles initiatives. Puis, nous élaborons une nouvelle "priorité" que le mouvement aura à conduire et à mettre en actes. Nous nous sommes préparés durant une année en contribuant au rapport d'activité et en travaillant en amont sur un "projet de priorité". Cette rencontre a été une première pour moi, une chance et une réserve d'énergie à transmettre au secteur pour les quatre années à venir !

Quels ont été pour vous les moments marquants de ces 3 journées ?

Ces trois journées à Angers ont été extrêmement denses et riches. La lecture du rapport d'activité par la secrétaire nationale a été très émouvant, car sont abordés les luttes - grandes et petites -  des copains du territoire. Nous nous rendons compte que nous ne sommes pas seuls, et que, tous les jours, des croyants vivent des moments de solidarité et de combat pour faire avancer notre monde. La rencontre nationale nous a permis de faire connaissance avec Ayda, ouvrière textile en Tunisie qui a témoigné de son engagement syndical, son action quotidienne pour faire progresser les droits des travailleuses de son usine. Une table ronde a ainsi été menée avec les interventions du CCFD-Terre Solidaire mais également du Mouvement mondial des travailleurs chrétiens (MMTC). Cette intervention fait suite pour notre diocèse à une rencontre organisée par le CCFD et l’ACO sur le thème du salaire vital en janvier 2014. Des avancées sont faites et cet éclairage international est très instructif, nécessaire pour comprendre les enjeux économiques et surtout humains de la mondialisation. La plus belle image que je retiendrais est la célébration du dimanche. Le Christ est le moteur de nos vies et partager avec tous les délégués ces grâces donne une énergie folle ; les chants du groupe Nomade ont porté nos enthousiasmes et les témoignages des copains.

En quoi l'ACO est important dans notre société, en particulier en Seine-Saint-Denis ?

L'ACO est un lieu de relecture de nos engagements. Certes, l'ACO prend position dans certaines circonstances sur des faits marquants, comme pour la fermeture de PSA Aulnay-sous-Bois. Mais la force du Mouvement est l'engagement de ses membres au sein d'associations caritatives, de défense des droits, de syndicats dans les entreprises, de partis politiques ou tout simplement auprès de leur entourage. L'ACO a un rôle éducatif pour encourager chacun à prendre la parole et à prendre conscience de la force de l'action collective pour tendre à une transformation sociale. La Seine-Saint-Denis est pour cela un territoire qui doit faire face à un taux de chômage, une concentration de ménages monoparentaux, de bénéficiaires de minimas sociaux importants mais qui possède également un réseau associatif très fort et très riche. Cette solidarité doit être nourrie et soutenue. Eduquer, mais aussi soutenir pour donner du sens et placer la mise en actes de notre foi au cœur de nos vies. Des copains sont actuellement engagés dans des comités de soutien aux Roms du département (Bobigny, Aulnay, ...), d'autres comme représentants de parents d’élèves dans la mise en place des rythmes scolaires.

Quels ont été les déclarations et défis lancés lors de cette rencontre nationale ?

La priorité qui a été adoptée est la suivante : « Les personnes, les travailleurs en situation de précarité, de fragilité, sont au cœur du projet missionnaire de l'ACO ». Cette priorité a été travaillée en amont puis à la rencontre nationale en ateliers pour définir les objectifs et les moyens à utiliser. Une rencontre est également prévue en Région pour mettre en oeuvre cette priorité. Notre Mouvement a un défi à relever : s'ouvrir aux plus démunis et aux personnes mis au banc de notre société. Nous devons aller à leur encontre et oser proposer l'ACO pour qu'ils prennent conscience de leurs richesses et des possibilités qu'ils peuvent avoir d'être acteurs et trouver un sens à leur vie. Une déclaration a été rédigée : « Ensemble : faire jaillir l'espérance » et une motion sur les demandeurs d'asile.


 

ISABELLE VANDIEDONCK vit à Montreuil-sous-Bois depuis 7 ans. Paroissienne à Saint-Maurice de la Boissière, elle fait partie de l'équipe d'animation paroissiale. Cadre de la fonction publique, Isabelle est mariée et mère d'un jeune de 15 ans. Elle est membre par ailleurs du parti communiste, syndiquée et engagée dans la vie associative, en particulier comme présidente d'un centre social.

Depuis combien de temps êtes-vous membre d'une équipe ACO ?

Je suis en ACO depuis 1990. Après avoir été baptisée à 24 ans, l'équipe de révision de vie m'a permis de nourrir ma foi enracinée dans ma vie quotidienne de militante. Comme mon travail m'a conduit à déménager tous les 3 ans, mon engagement en ACO a connu une interruption assez longue entre 1999 et 2010 : quel bonheur de retrouver l'ACO à Montreuil ! Je viens également de démarrer l'accompagnement d'une équipe d'ACO post catéchuménat.
 

Est-ce la première fois que vous participez à une rencontre nationale ACO ?

Oui, la région ACO d'Ile-de-France et le secteur Seine-Saint-Denis Sud avaient très bien organisé la préparation à la rencontre : explication et commentaires des documents, partages entre délégués pour mettre en lumière les expériences intéressantes de nos secteurs, pour approfondir nos questionnements sur les objectifs et les moyens de l'ACO et pour s'approprier la priorité : « les personnes, les travailleurs en situation de précarité, de  fragilité sont au cœur du projet missionnaire de l'ACO. » Participer à une rencontre nationale relance, motive, ouvre des perspectives, donne des idées, dynamise notre force d'initiative, élargit notre cœur.

Quels ont été pour vous les moments marquants de ces 3 journées ?

J'ai été marquée par plusieurs témoignages : celui d'Ayda, ouvrière du textile en Tunisie, devenue syndicaliste et ayant mené avec ses collègues un courageux combat pour des conditions de travail décentes (témoignage lors de la table ronde internationale) ; celui d'Isabelle, infirmière qui a, elle aussi, su faire vivre des solidarités et une belle action collective porteuse de fruits (témoignage servant d'entrée en matière à l'atelier sur l'engagement) ; celui de Joël, mal voyant accompagné de son épouse, nous rappelant que c'est notre vulnérabilité qui nous rend accessible. Ces témoignages nous renvoient au double ancrage de l'ACO : dans le monde ouvrier et en Dieu. J'ai également reçu en cadeau toutes les rencontres, en atelier, lors des pauses ou des déjeuners, tous ces visages de toutes régions et de toutes générations, ces sourires, ces yeux qui brillent d'une même foi en Dieu et en l'Homme, toutes ces histoires de vie confiées. Cadeau porté en offrande et magnifié au cours de la célébration de Pentecôte.

En quoi l'ACO est important dans notre société, en particulier en Seine-Saint-Denis ?

En ACO, l'équipe de révision de vie est un lieu de confiance pour parler de ce qui nous marque dans nos vies, y trouver ensemble la présence de Dieu. C'est quelque chose d'essentiel qui nous porte, la dignité de chacun est révélée par les autres. Etre écouté, trouver ce qu'il a de beau en lui, tout le monde en a tellement besoin aujourd'hui ! Cela ouvre, rend accueillant à l'autre et finalement fait préférer l'action collective au repli sur soi. L'ACO c'est l'andidote à l'exclusion et au rejet de l'autre. L'ACO est un mouvement dont les membres s'engagent, chacun selon son histoire et ses possibilités, à construire une société plus juste et plus fraternelle. L'ACO soutient les travailleurs en lutte contre la fermeture de leur entreprise comme elle l'a fait à Peugeot Aulnay. Elle s'associe au CCFD-Terre Solidaire pour sensibiliser les consommateurs à l'éthique sur l'étiquette. Elle organise des rencontres élargies auxquelles chaque membre est appelé à inviter largement autour de lui. Ces rencontres sont des moments de partage autour de témoignages et de questions à partir des expériences des participants. En 2014, des réunions ont également été organisées sur les enjeux des élections (municipales, puis européennes).

Quels ont été les déclarations et défis lancés lors de cette rencontre nationale ?

Je retiens cette phrase de Bernard Stefan [directeur de Témoignage chrétien, ndlr] : « Prenons le temps de célébrer la saveur de nos engagements et les libérations personnelles et collectives qu'ils permettent ». Pour donner le goût de l'engagement, il faut se réjouir, rendre grâce, parler des belles choses qui se vivent dans nos engagements. Je retiens cette nécessité d'aller vers, de se déplacer, de sortir, d'accepter de se laisser bousculer. Nous devons vivre en compagnonnage pour découvrir l'autre et l'Autre. Je retiens encore l'importance de multiplier les lieux de parole.

 

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Document : « Ensemble, faire jaillir l'espérance »
Parole du Mouvement proclamée à la fin de la rencontre nationale d'Angers

 

Priorités de l'ACO
Contexte, objectifs, moyens...

Site Internet national de l'ACO

L'ACO dans le diocèse de Saint-Denis


Opinion Osons l'espérance (Mai-Juin 2014)
Après les municipales, où en sommes-nous ? Maintenant que les feux des projecteurs sont passés à autre chose, quelle relecture faire, quels signes relever et comment oser l’espérance ?