Le corbeau et le renard : produire local n’est pas une fable
Dans la foi au Christ Jésus, l’amour de l’Eglise et l’espérance de la Résurrection, Sœur Clairemone Babillon est passée de ce monde au Père le mercredi 24 octobre 2018.
Quelques aspects marquants de l’itinéraire de notre Sœur
Sœur Clairemone est née le 19 octobre 1952 à l’île de la Réunion. Elle est la quatrième d’une fratrie de 6 enfants. Très jeune, sa vie a été marquée par le décès brutal de sa maman. Sa conscience familiale l’a poussée à arrêter ses études pour rester au foyer et garder ses frères et sœurs unis autour du papa.
Comme orientation professionnelle, Clairemone va devenir institutrice dans l’Enseignement catholique. Très engagée au service de l’éducation, de la pastorale des jeunes dans son diocèse, et la communauté de laïcs « Fiat », sa recherche d’absolu ne sera pas comblée.
En 1989, elle frappe à la porte de la communauté de Saint-Pierre à l’Ile de la Réunion. La porte s’est ouverte, mais pas sans hésitation. Une institutrice qui vient dans une famille religieuse dont le charisme est le soin des malades...
Pour lui permettre de prendre la mesure de sa démarche, un petit séjour en France est organisé afin de découvrir quelques communautés et le berceau de la Congrégation.
Sa décision est prise la formation va commencer, 6 mois de postulat à la communauté de Saint-Pierre (Réunion) et le noviciat à Paris. A la fin de son noviciat, on lui demande de faire une licence de Théologie à l’Institut Catholique de Paris et de rejoindre la communauté d’Arcueil dans le Val-de-Marne.
La formation de Maîtresse des Novices à Chevilly-Larue va la préparer au service de la formation qui lui sera confié.
Son souci des pauvres, sa compassion, la contemplation de la Passion va la conduire à s’engager pendant quelques années dans l’association « Aux captifs la libération ».
Ce qui l’a le plus marquée
L’accompagnement des jeunes : « Ils m’ont ouvert à leurs vies, par leurs questions, leurs aspirations. Avec eux, ce n’était pas un long fleuve tranquille. Très remuants, fatiguants parfois, leurs partages m’ont rendus plus réceptives à ce qui touche les jeunes aujourd’hui. »
L’accueil au presbytère : « Je contemplais l’Eglise, dans sa diversité, les habitués et les autres. Expérience de rencontres, de partage, d’impuissance aussi, où le plus important, c’était "être là" dans une écoute et essayer d’entendre la demande exprimée. J’ai appris l’hospitalité. »
Et puis il y a eu cette proximité vécue avec les personnes âgées, et/ou malades : « Elles m’ont fait toucher du doigt leur vivre au quotidien, la dépendance, le sens de la vie. Mais elles m’ont donné de contempler la vie vécue jusqu’au bout : le mystère de la vie qui passe. »
« Chemin faisant, vous m’avez aidé à être ce que je suis : sœur de Miséricorde, à travers vos appels, vos questions. Comment ne pas rendre grâce au Seigneur pour toute cette vie partagée, au fil de nos rencontres ? A tous ceux et celles, qui ont été mes compagnons de route, durant ces années. Merci. »
Sœur Clairemone a vécu à Montreuil 15 ans, arrivée en janvier 1996. Et en mars 2011, elle est envoyée à l’Île de la Réunion, pour l’ouverture de la maison de retraite Sainte-Marie, où elle a été très proche des plus pauvres des résidents.
En 2016, elle vient en France pour se préparer à devenir Postulatrice de « la Cause du Père Bazin » (notre fondateur), formation qu’elle fera à Rome après avoir appris l’italien.
La maladie a eu raison d’elle, « les chemins du Seigneur ne sont pas les nôtres ». Que ta volonté soit faite Seigneur.
Je veux faire sien, ce texte attribué à saint Jean de la Croix : « Mon Rédempteur va m’ouvrir la porte, de la joie, de sa lumière. Oui, Père, voici que je viens vers toi. Comme un enfant, je viens me jeter dans ton amour, Ton amour qui m’attend. »
Communauté des sœurs de la Miséricorde à Montreuil
Geneviève, Marie-Madeleine, Elisabeth, Bernadette, Isabelle
