Accueillir des enfants en situation de handicap dans l'enseignement catholique

La directrice de l'établissement Sainte-Marthe de Pantin, Nathalie Riffé, a répondu à nos questions. Un UEMA et un ULIS deux acronymes qui traduisent l'accueil d'enfants en situation de handicap dans dles conditions les plus optimales pour les faire grandir. 

- Comment se passe l'accueil d'enfants en situation de handicap dans votre établissement ? 

Notre établissement a mis au cœur de son projet l’accueil des enfants en situation de handicap depuis plusieurs années. Nous avons commencé par ouvrir une structure ulis (unité localisée pour l'inclusion scolaire) école puis récemment une unité d’enseignement maternelle autisme. Toute la communauté éducative s’est engagée autour de ce projet car pour que cela fonctionne il faut l’adhésion de tous. Les enseignants ont été sensibilisés et formés afin de mieux accueillir ces élèves en intégration dans leur classe, les élèves de l’école ont eu plusieurs journées de sensibilisation, ils ont fabriqué également du matériel pour l’ouverture de l’UEMA (Unité d'Enseignement en Maternelle Autisme) avec l’enseignante de la classe, et de ce fait participe grandement aussi à cet accueil car ils sont investis dans le projet.

Ce qui est important également c’est le regard que nous portons tous sur ces enfants. 

Pour nous à Sainte Marthe, ce sont avant tout des enfants et il est primordial qu’ils se sentent accueillis et respectés comme n’importe quel autre élève.

- En quoi est-ce une innovation pionnière en France ?

L’UEMA Sainte Marthe est la première en France à accueillir des enfants de deux ans et demi soit des enfants de Toute Petite section. Ce choix a été fait pour permettre à des enfants TSA (Trouble du spectre de l'autisme) de bénéficier encore plus tôt de ce dispositif et de leur donner une chance supplémentaire d’acquérir les attendus et d’accéder à ce qui est mis en place pour eux c’est-à-dire : 

- L’adaptation du langage (mise en place un outil de communication alternatif en l’absence de langage, aide à la compréhension orale, entraînement des émergences orales…)

- L’adaptation du comportement (analyse des comportements-problèmes, prise en compte des troubles sensoriels, mise en place de systèmes de renforçateurs pour favoriser les apprentissages…)

- Favoriser les habiletés sociales au sein de la classe et lors des inclusions (communication avec ses pairs, jeu seul et partagé, prise en compte de l’autre et de ses émotions…)

-L’accompagnement des familles et la généralisation des apprentissages (guidances parentales, accompagnement des fratries, groupes de parole, lien avec les centres de loisirs, sportifs…)

Plus les enfants TSA (Trouble du spectre de l'autisme) peuvent accéder à ce dispositif plus ils ont de chance de pouvoir retourner dans une classe ordinaire avec une AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap).

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- Quel est le plus de l'enseignement privé catholique ?

L’enseignement catholique est un choix que les élèves porteurs de handicap ont le droit d’avoir également. Notre projet est le même pour tous les enfants. La seule différence réside dans le fait qu’accéder à une UEMA (Unité d'Enseignement en Maternelle Autisme) même dans l’enseignement catholique est gratuite car cette structure est portée par un SESSAD (Service d'éducation spéciale et de soins à domicile); pour nous le SESSAD du Val d’or, et financé par l’Agence Régionale de Santé. 

Notre rôle est d’ensuite permettre à ces élèves de rester dans notre établissement pour poursuivre leur scolarité.

- Avez-vous un souvenir marquant à nous partager ?

Mon plus beau souvenir est sans conteste lorsque je vois la joie des parents de découvrir leur enfants porteurs de handicap aussi heureux que n’importe quel élève de l’école et d’être enfin considéré comme n’importe quel parent.

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Les photos de cet article, émanants de l'établissement Sainte Marthe de Pantin, sont à l'usage exclusif du diocèse de Saint-Denis. Reproduction interdite.