Quel est le sens des fiançailles ?

Alors que la société de consommation fête Saint Valentin, l’Eglise  fête Cyril et Méthode, les évangélisateurs des pays slaves. On attribue même à Cyril l’invention d’un alphabet particulier que l’on nommera l’alphabet Cyrillique, ancêtre de l’actuel alphabet russe.

Mais quelle belle occasion en ce jour où les marchands nous vendent du Saint Valentin, que de refaire un petit tour en amoureux vers une belle forme d’amour que sont les fiançailles chrétiennes…
 

Que sont les fiançailles ? Comment l’Eglise envisage-t-elle ce moment de sanctification ?

Le code de droit canonique de 1983, régissant la vie spirituelle des fidèles de l’Eglise, en son canon 1062 dispose :

§ 1. La promesse de mariage unilatérale ou bilatérale appelée fiançailles, est régie par le droit particulier établi par la conférence des Évêques en tenant compte des coutumes et des lois civiles, s’il en existe.

C’est beau, non ? Et romantique à souhait…

Pour leurs parts les notes pastorales du Livres des bénédictions disposent :         

« Parmi les devoirs des époux chrétiens et les formes de leur apostolat, après l’éducation de leurs enfants, une de leur tache principale consiste à aider les fiancés pour qu’ils se préparent de leur mieux au mariage. « 

Voilà un beau point de vue qui change tout. Les fiançailles ne sont donc pas un acte isolé mais une démarche familiale. L’Eglise demande instamment aux parents d’être des éducateurs à la vie matrimoniale.

Le meilleur des CPM  (Centre de Préparation au Mariage) c’est l’exemple de vie chrétienne des parents chrétiens.

En cela l’Eglise est vraiment éducatrice de vie.

Elle demande à ceux qui ont donné la vie, qui ont éduqué et élevé, qui ont fait découvrir le monde et rencontrer le Bon Dieu, d’être ceux qui vont aussi aider jusqu’au bout à discerner la profondeur de cet amour. Ça peut être déstabilisant. Et pour eux et pour le jeune couple en devenir.

Si le temps des fiançailles est souvent compris comme un temps de préparation au sacrement de mariage, c’est aussi un temps où doit s’affiner la patience, comme l’écrit Saint Paul… » l’amour prend patience »…

Oui, les fiançailles sont un temps de patience.

Ainsi, on peut comparer les fiançailles au temps de patience liturgique qu’est le carême. Les fiançailles dans le carême, c’est repérer chez l’autre ce qui doit être purifié, dépassé ou apaisé pour correspondre vraiment, non pas à son propre désir de vouloir changer l’autre, mais au désir de Dieu pour chacun. C’est aussi un travail à faire sur soi, pour l’accepter pleinement de la bouche de l’autre. C’est donc un temps de désappropriation et donc de sacrifice.

On peut aussi comparer les fiançailles au temps de patience liturgique qu’est l’Avent.  C’est le temps de l’accueil, de la réception, de la maturation, de la préparation pour rencontrer l’autre dans son inattendu.

C’est se découvrir par l’autre, aimée passionnément par Dieu. C’est aussi un temps de discernement. Une propédeutique.

Il y a aussi une dimension mariale dans les fiançailles.

Un jour, il y eu une rencontre, comme une Annonciation. Puis, chacun a présenté l’autre à sa familles comme une Visitation. Aujourd’hui, peut être vécu comme une Nativité, car une vie autre commence, une vie qui a grandi en chacun et qui se donne à voir maintenant. Mais le terme du cheminement sera une Assomption où le tout de l’être aimé et aimant sera transformé pour correspondre pleinement au désir de Dieu pour le couple et pour chacun.

Ce qui est amusant dans le code de droit canonique de 1983, c’est que l’unique canon qui parle des fiançailles fasse partie intégrante des Fonctions de sanctification dans l’Eglise…comme quoi le droit canonique est loin d’être platonique…

Oui, ce temps donné et un temps d’amoureux pour découvrir ensemble la vocation à la sainteté.

Abbé Nicolas Maine, curé des 2 Neuilly, chancelier

Pour aller plus loin :

- Dois-je être baptisé avant de me marier ?

- Trouver l'église/la paroisse la plus proche de chez moi pour me préparer au mariage

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