En Guadeloupe comme en Martinique, au temps de l'esclavage (abolition en 1848), on se réunissait à l’approche de Noël, pour mélanger les textes chrétiens venus d’Europe à la musique noire africaine, particulièrement au rythme des tambours. Depuis, dans les familles comme dans des groupes plus importants, y compris les communautés chrétiennes, en créole ou en français, entre les chants et le buffet, on continue la tradition… C’est Chanté Nwèl !
Dans les églises du 93, se mélangent ainsi le rythme et la danse, l’envie et la tradition de se retrouver ensemble quelles que soient les générations, et de chanter la venue de l’enfant de Noël avec des airs des Caraïbes. Chanté Nwèl c’est dire à son voisin, avec des refrains de fête : Allez mon voisin, tu viens aussi à la crèche ? Alors on raconte l’histoire de la douce nuit des anges qui ont visité le divin enfant et sa mère… En veillant ensemble, comme cela se passe dans les maisons des îles, c’est tout un peuple libéré qui forge son identité.