Le corbeau et le renard : produire local n’est pas une fable
Le spectacle Bernadette de Lourdes, c'est ici et en 3 rencontres ! Un spectacle auquel vous pouvez vous rendre avec le diocèse en venant au pélerinage à Lourdes en mai prochain.
Deuxième article de cette série avec David Bán qui incarne François Soubirous (le père de Bernadette) sur scène. Un rôle central pour l'artiste qui a déjà joué dans de nombreux spectacles comme "1789 : Les amants de la Bastille" ou encore dans "les demoiselles de Rochefort". Il a accepté de répondre à quelques questions :
Diocèse de Saint Denis : en quoi François Soubirous est-il un personnage incontournable dans le spectacle ?
David : Je dirais que chaque personnage est incontournable dans ce show et le destin des uns définit celui des autres. Pour ce qui est de mon personnage, j'ai travaillé le rôle avec le metteur en scène Serge Denoncourt, en l'imaginant comme ces hommes de l'époque, un peu bourrus qui, faute d'être concentrés à nourrir leur famille, ne savaient pas vraiment exprimer leurs sentiments et dire "Je t'aime".
J'avais en référence des acteurs comme Gabin ou Lino Ventura que j'adore. C'est cette nuance entre un homme fort dans la vie et faible face aux sentiments qui rend ce personnage attachant.
Un des moments très forts est le duo "Qui peut parler de nous" entre le père et la mère qui se confrontent au commissaire Jacomet. Après cette chanson il ose dire à sa fille qu'il la croit car il l'aime par-dessus tout et qu'il ne peut pas aimer une menteuse. Un des autres moments très puissants est la chanson "N'être qu'un homme" où il demande pardon à sa fille de ne pas avoir été à la hauteur. Cette chanson est un véritable cri d'amour et je reçois d'ailleurs énormément de messages sur les réseaux sociaux de parents ou de jeunes qui ont été très touchés par ce titre. Certains ayant perdu leur papa et d'autres m'ont même témoigné avoir pardonné à leur père suite au spectacle. "Vous changez des vies avec votre spectacle", voilà le genre de message que je reçois, c'est juste incroyable et en tant qu'artiste, ça donne beaucoup de sens à jouer ce show.
DSD : Connaissiez-vous sa vie auparavant ?
David : Très honnêtement non, je ne connaissais pas la vie de François Soubirous. Je connaissais la légende de la jeune fille qui avait vu la vierge mais ça restait du domaine de l'abstrait. En immersion à Lourdes pendant 5 mois, nous sommes allés découvrir les différents lieux où la famille Soubirous a vécu, les maisons maternelle, paternelle, le Moulin de Boly ou encore le Cachot. Dans ce dernier lieu, la troupe a chanté un extrait du spectacle "Le dénouement" et l'émotion était à son comble. C'était fou de se dire que cette famille vivait à six dans ce lieu de 12m2. On pouvait presque les imaginer.
En faisant des recherches sur François Soubirous, j'ai découvert que c'était un homme profondément gentil et aimant. Il aimait ses enfants et son mariage avec Louise Casterot était un mariage d'amour. Sa gentillesse a même fait sombrer la famille dans la pauvreté car il faisait crédit à tout le monde à ses dépens.
DSD : C'est la première comédie musicale autour de Sainte Bernadette, pourquoi avoir choisi le chant pour raconter cette incroyable vie ?
David : La musique, les paroles d'une chanson, les voix des interprètes sont les meilleurs moyens de toucher les cœurs et l'âme, car l'émotion est immédiate. Le plaisir de découvrir une histoire qui se révèle devant nos yeux à travers une troupe unie, des décors, des costumes et des lumières magnifiques est simplement unique, d'autant plus si l'histoire qui est racontée est une histoire vraie. Dans ce sens, le spectacle musical Bernadette de Lourdes est réussi car il reste très fidèle à la vérité en s'adressant à tout public sans prosélytisme. Qu'on soit croyant ou non-croyant, on ne peut qu’être touché.
DSD : Le pape en personne vous a reçue au Vatican, que vous a-t-il dit à propos du spectacle ?
David : Notre petite Eyma, comme à son habitude, a été épatante et ne s'est pas démontée car elle lui a offert le livret du spectacle en l'invitant tout simplement à venir voir le show. Puis nous avons pu lui chanter un extrait du spectacle, "Madame". Ce qui était très touchant c'était de le voir écouter avec beaucoup d'attention. Il avait les yeux fermés et on pouvait le voir acquiescer les messages de chaque phrase, puis il nous a bénis. Il émanait une vraie bienveillance de sa part, c'était un moment unique pour tous.
📽️ 🎶De passage dans nos studios après avoir rencontré @Pontifex_fr, @EymaScharen et @davidbanOff interprètent un extrait d'une chanson de @bdelourdesmusic ! ⬇️ @lourdes_france @RobertoCiurleo @gadelmaleh @sajedistrib. pic.twitter.com/ZEPeLl9Y1m
— Vatican News (@vaticannews_fr) November 28, 2019
DSD : Pour vous, pourquoi faut-il venir vous voir sur scène ?
David : Ce spectacle n'est pas comme les autres, ce n'est pas un simple divertissement à gros coup d'effets pyrotechniques destinés à en mettre plein les yeux. Même si les décors, les costumes sont dignes d'un film Hollywoodien, ce show a non seulement de la forme mais aussi du fond. Le metteur en scène Serge Denoncourt a donné une vraie direction d'acteur à chaque personnage et il a surtout su doser chaque ingrédient pour que ce soit une réussite !
Que ce soient les lumières, les enchaînements décors, les transitions entre les scènes jouées et celles chantées. Le traitement de la Grotte de Massabielle, par exemple, en fait un "personnage" à part entière et l’un des moments les plus impressionnants du spectacle ! Encore une fois il s'adresse à tout public, croyant ou non, sans être donneur de leçon. Chacun y trouve son compte. Et le plus est que la salle de Lourdes est accessible aux personnes à mobilité réduite, ce qui est une vraie chance.
Pour venir voir le spectacle c'est très simple : rejoignez-nous pour le pélerinage diocésain à Lourdes en mai prochain ! Nous nous rendrons à une représentation du spectacle voir Eyma sur scène. Plus d'informations en suivant ce lien.
Pour aller plus loin :
- L'interview de Eyma Scharen (Bernadette dans le spectacle musical)
- L'interview de Christophe Heraut (l'abbé Peyramale dans le spectacle musical)
- Louise de Marillac : sainte et féministe ?
Photos : Laurent Attias / Huguette & Prosper.
