Pour que le temps du Carême ne soit pas un temps ordinaire !
Le mercredi 9 mars, mercredi des Cendres, débutera le temps du Carême. Le sens de celui-ci nous est notamment rappelé dans la première préface prévue pour ce temps liturgique. Nous y rendons grâce à Dieu « car chaque année tu accordes aux chrétiens de se préparer aux fêtes pascales dans la joie d'un cœur purifié, de sorte qu'en se donnant davantage à la prière, en témoignant plus d'amour pour le prochain, fidèles aux sacrements qui les ont fait renaître, ils soient comblés de la grâce que tu réserves à tes fils ».
La joie d'un cœur purifié !
Pour purifier nos cœurs je vous propose, tout au long de ce Carême, de développer le temps de préparation pénitentielle qui introduit chacune de nos eucharisties. Au sein de nos communautés, marquées par une diversité culturelle, nous le ferons en communion avec l'Eglise africaine. A partir du mercredi des Cendres et chaque dimanche de Carême, nous écouterons quelques-unes des propositions formulées par la deuxième assemblée synodale des évêques pour l'Afrique - qui s'est tenue à Rome du 4 au 25 octobre 2009 - comme autant d'invitations à purifier nos cœurs1 ! Que cette démarche pénitentielle, vécue dimanche après dimanche, nous permette également de découvrir ou redécouvrir le sacrement de la réconciliation !
Se donner davantage à la prière !
Chacun a été surpris par le succès du magnifique film de Xavier Beauvois Des hommes et des dieux. Ce film, rythmé par la prière des moines, ne nous invite-t-il pas à inscrire le même rythme dans le quotidien de nos vies ? Ecoutons le frère Christian de Chergé : « Je suis une maison de prière… Saint Paul me désigne comme temple de l'Esprit. C'est-à-dire que je suis bâti par et pour Dieu. Et c'est la prière qui me le dit, c'est elle qui me construit. Car c'est là que je pressens mes plus grandes dimensions d'homme : longueur, largeur, hauteur, profondeur… et la plus grande dimension des frères qui m'entourent, et de tous ceux que je rencontre, de tout homme ». (Une "maison de prière", introduction à un partage entre prêtres sur la prière, Constantine, 8 décembre 1978).
Témoigner plus d'amour pour le prochain
Dans ce domaine, nos marges de progression sont… infinies ! Nous pouvons témoigner de cet amour par un don, un engagement ou une simple présence ! Mais le temps du Carême, n'est-ce pas aussi un temps pour regarder et rejoindre les "oubliés" d'ici et d'ailleurs qui, à l'image du blessé de la parabole du "Bon samaritain", restent au bord du chemin de tout développement et de tout progrès. Ces "oubliés" attendent non seulement d'être secourus mais de pouvoir apporter leur contribution à l'élaboration d'un monde où la dignité de chacun soit reconnue !
+ Pascal Delannoy
Evêque de Saint-Denis-en-France
(1) Voir le document préparé par la Pastorale des migrants et la Pastorale liturgique : « Dieu nous donne rendez-vous… Proposition pour une démarche pénitentielle des eucharisties du Carême ».