Le pape François nous le dit clairement : cette encyclique ne prétend pas résumer la doctrine sur l’amour fraternel, mais veut se focaliser sur sa dimension universelle, sur son ouverture à toutes les personnes (§ 6). Pour lui, la fraternité universelle (sans frontières) et la solidarité humaine sauveront le monde dans le dialogue simple de la vie au service de l’autre (ou des uns des autres) en particulier en faveur du plus faible ou du plus vulnérable d’entre nous, sans attendre aucune forme de procès.
C’est pour lui une modeste contribution à la réflexion pour que, face aux manières diverses et actuelles d’éliminer ou d’ignorer les autres, nous soyons capables de réagir par un nouveau rêve de la fraternité et d’amitié sociale qui ne se cantonne pas aux mots.
L’Église et l’ensemble de ses communautés doivent être moins timides et mieux jouer leur rôle public qui ne se borne pas à ses activités d’assistance ou d’éducation, mais qui doit aussi favoriser la promotion de l’homme et de la fraternité universelle.
Un texte qu’il nous faut appréhender avec modestie et humilité
Ce texte, très inspiré de la spiritualité franciscaine, mais également du voyage du pape à Abou Dabhi et de sa rencontre avec le grand Iman AI-Tayyeb, est très riche, nous ne saurions le résumer en quelques phrases. Mais nous pouvons dire que toute la première partie est assez sombre. Le pape François ne mâche pas ses mots pour dénoncer un monde « qui fait prévaloir les intérêts individuels et affaiblit la dimension communautaire » (§ 9). La politique « n’est plus une discussion saine sur des projets à long terme pour le développement de tous et du bien commun, mais uniquement sur des recettes de marketing visant des résultats immédiats qui trouvent dans la destruction de l’autre le moyen le plus efficace… » (§ 15).
Les conflits et le désintérêt pour le bien commun sont instrumentalisés par l’économie mondiale pour imposer un modèle unique de culture, cette culture fédère le monde mais divise les personnes et les nations, la société toujours plus mondialisée nous rapproche, mais « ne nous rend pas plus frères » (§ 8).
Le pape François
ne mâche pas ses mots pour dénoncer
un monde « qui fait prévaloir les intérêts individuels et affaiblit
la dimension communautaire »
Pour le pape, la fraternité n’est pas une option, elle s’inscrit dans la vocation de la famille humaine (§26). Nous ne pouvons pas nous sauver seuls.
Le pape François aborde tous les domaines de la vie sociale et ne spiritualise pas trop vite les situations.
Devant ce tableau sombre, qui pourrait nous décourager, il nous invite à ne pas avoir peur, il nous rappelle que « les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur coeur » (Concile Vatican II, Gaudium et Spes, §1). Devant ces situations dramatiques, il y a des solutions : le pape évoque dans une deuxième partie des chemins d’espoir. « Dieu continue de répandre ses semences de bien dans l’humanité » (§ 54). Pour cela il s’appuie sur la parabole du Bon Samaritain, une vraie catéchèse.
Nous vous livrons quelques thèmes abordés dans cette encyclique
et qui rejoignent la vie de notre diocèse :
- L’Espérance § 54
- Les politiques et les migrants § 37-41
- Les réseaux sociaux § 42-43
- La fraternité universelle § 271
- La mémoire § 246
- La paix § 284
- L’Église § 8
Chaque chapitre, chaque paragraphe demande de prendre le temps, avec l’aide de l’Esprit Saint, pour se l’approprier personnellement mais aussi communautairement et de se questionner :
● Comment être au service de la fraternité universelle dans notre Église du 93 ?
● Quels sont les freins qui nous empêchent de vivre comme des frères et soeurs dans notre diocèse ? Mais aussi… quels sont les accélérateurs ?
Pour vous aider à répondre à ces questions, des fiches, présentant chacun des chapitres de l’encyclique, vous seront proposées tout au long de l’année. Pour l’heure, faisons nôtre cette demande du bienheureux Charles de Foucault par laquelle le pape François conclut son encyclique : « Priez Dieu pour que je sois vraiment le frère de toutes les âmes… »
L’équipe de préparation de l’année de la fraternité :
Mme Jaklin Pavilla
P. Jean-Pierre Dallens
P. Désiré Zanté
P. Laurent Gizard