" Nous sommes sous le choc de la journée de jeudi, où trois personnes ont perdu la vie tragiquement et horriblement, en entrant simplement dans ce lieu qui leur était si cher et familier pour la prière, pour commencer la journée. Un lieu qui nous est si cher à nous aussi et qui symbolise la paix, l’accueil, le refuge, la miséricorde, la présence divine : une église. En nous préparant à célébrer la Toussaint, nous pouvons prier pour ces personnes et leurs familles, leurs communautés de Nice.
La menace terroriste nous oblige à la vigilance et je remercie chacun de vous d'exercer cette vigilance dans nos lieux de culte et alentours pour que tout drame puisse être évité : un comportement suspect, un sac laissé à l'abandon... le numéro de téléphone à appeler est le 17. Ne créons surtout pas un climat de peur et de défiance, mais soyons réalistes et responsables. Cette situation en appelle à la prière et au meilleur de nous mêmes pour être là où nous sommes des témoins du Christ et des artisans de paix. Une paix à sans cesse construire, en utilisant la voie de l'Evangile et des béatitudes que nous entendrons ce dimanche.
Cette menace vient alourdir encore le confinement décidé pour faire face à la pandémie. Ce vendredi, nous avons reçu les instructions pour nos vies paroissiales. Les célébration des messes de la Toussaint sont autorisées. Pour ceux qui ne pourraient pas y participer, le service diocésain de la liturgie propose un temps de prière familial, une liturgie domestique.
Mais à partir du 3 novembre nous ne pourrons plus nous rassembler pour célébrer l'eucharistie. Cela nous désole et nous attriste. Cela ne doit pas nous décourager : le Seigneur est présent dans nos vies, la prière, la méditation de la Parole, l'attention aux autres et la solidarité concrète sont des chemins qui mènent à lui et nous gardent unis les uns aux autres, dans l'espérance. La catéchèse et l'aumônerie ne seront plus possibles en présentiel. Les célébrations prévues de la profession de foi, de la confirmation, des premières communions pour certains, ne pourront avoir lieu. Des célébrations de mariage sont pour la deuxième fois décalées. Prions pour que l'Esprit Saint soit donné en abondance à toutes ces personnes qui attendaient avec impatience ce mois de novembre pour vivre une grande étape de leur vie de foi et que ces contraintes les rapprochent encore plus intimement de notre Seigneur et fassent encore grandir leur émerveillement et leur foi.
Suite à un malencontreux contre ordre ce matin, nous avons finalement décidé de ne pas célébrer comme prévu toutes les messes du 2 novembre (une seule est prévue, dans le haut-montreuil). Les défunts de cette année seront évoqués dans les célébrations de la Toussaint.
Nous verrons ce que nous pourrons proposer au niveau paroissial comme liens via les réseaux sociaux, surtout si le confinement se prolongeait. Nous proposerons aussi dimanche aux personnes qui le désirent de laisser leur numéro de téléphone pour être appelées par un prêtre ou une autre personne si elles le souhaitent afin d'éviter l'isolement. Soyons attentifs les uns aux autres et à ces personnes qui fréquentent nos églises parfois de façon très fidèles et régulières mais dont on ne sait rien et dont personne n'a les coordonnées.
Pour ceux qui aiment la lecture, la dernière encyclique du pape sur la fraternité Fratelli Tutti, ou encore celle sur l'écologie intégrale Laudato Si, que nous voudrions faire résonner dans nos paroisses cette année, ou encore son exhortation à la sainteté pourraient être de très bons choix. Préparons nous, préparons nos coeurs, ne cessons de les laisser être travaillés, guéris, ouverts par la grâce de Dieu. Préparons nous encore plus à la solidarité et à la fraternité, car beaucoup souffrent déjà, et dans d'autres pays du monde, encore plus que dans le nôtre des conséquences économiques de cette pandémie qui dure, soutenons le personnel hospitalier et tous ceux qui font du soin à l'autre leur métier ou leur priorité associative.
Bon courage à tous et que le Seigneur qui s'est abaissé pour nous relever, nous donne la force de l'espérance. "
Père Dominique, curé du Centre et Bas-Montreuil
