Chers frères et sœurs en Jésus-Christ !
En ces temps difficiles, avec le confinement, je vous livre une petite réflexion sur cet épisode (j'espère qu'il n'est qu'épisodique et non pérenne) qui touche toute l'humanité, comme jamais elle ne le fut, de mémoire d'homme.
Si nous regardions le verre à moitié plein, ce confinement pourrait nous aider, si nous en prenions le temps et les moyens, à consacrer davantage de plages-horaire pour la prière, seul ou à plusieurs, en respectant la distance, bien sûr.
Ce malheur, il faut l'appeler ainsi, car il fait des victimes, des deuils, rappelle ces propos de notre fabuliste Jean de la Fontaine, dans "Les animaux malades de la peste", où il dit : "Tous étaient touchés mais tous ne mourraient pas". Cet évènement appelle toutes les personnes de bonne volonté, à prendre le contre-pied pour "lutter" contre cette fatalité pour laquelle nous n'avons pas, pour l'instant, un remède efficace.
Comme croyants, nous disposons de la prière, de toutes les formes modernes de communication, pour celles et ceux qui en possèdent la maîtrise. Mais nombreux(ses) sont les personnes qui se sentent démunies, inutiles, impuissantes ou n'ayant pas de réponses à offrir à Dieu. Mais Dieu accepte aussi nos pauvretés, nos doutes face à la pandémie.
Ce dénuement, Dieu l'a assumé dans l'Incarnation du Christ qui naît et meurt nu, c'est-à-dire démuni de tout. Ce confinement, cette solitude tombe, est-ce le fait du hasard, en cette période du Carême où nous nous souvenons de ces 40 jours du Christ seul au désert. Seul ? Non, car il reste éternellement "branché" avec le Père, son Père et l'Esprit-Saint, son Esprit qu'il remet sur la croix et qu'il nous donne en plénitude à la Pentecôte. Et cette Esprit-Saint sait accomplir des merveilles au milieu des croyants, et même plus largement, dans le cœur de tous les hommes et femmes de bonne volonté. Ces derniers savent rivaliser en créativité, souvent avec humour ; c'est une bonne façon d'exorciser ce virus, de s'en moquer pour ne pas y penser de façon obsédante.
D'une certaine manière, l'homme est co-créateur avec son Seigneur et Dieu. Dieu fait le gros œuvre, la VIE avec le lancement de la création de l'univers. L'homme a, quant à lui, le charge des finitions pour transformer la nature, la rendre plus utile, plus accessible, pour le bonheur et le confort de l'humanité.
Avec son intelligence, l'homme s'emploie pour trouver un remède à cette pandémie. Cette aventure ne peut se réaliser qu'avec l'intelligence des chercheurs, mais aussi la prière des croyants qui les accompagnent. C'est en additionnant, en conjuguant forces scientifiques et spirituelles que le monde pourra retrouver cette unité perdue.
Ce virus touche toute l'humanité. Et si le Covid-19 pouvait être perçu comme l'anti-Babel qui réconcilierait les peuples entre eux pour lutter contre ce même mal commun ? Martin Luther King s'était exprimé ainsi : "I have a dream", qui se traduit par "J'ai fait un rêve". Et si c'était le jour de le rendre réalisable . Allez, chiche !
Père Jean-François Serres.
Montreuil, le 2 avril 2020.
