Nous sommes à Paris, dans le quartier de Montmartre, tout près de cette immense basilique blanche que l’on voit de très loin : le Sacré-Cœur.
Au pied de la butte Montmartre, dans une rue tordue comme un croissant de lune, se trouve une charmante petite maison avec juste un étage. Au rez-de-chaussée, on aperçoit à travers la fenêtre un atelier de santons.
Francès habite là depuis son mariage, il y a de nombreuses années. Il est originaire du Sud de la France, plus précisément de Provence, où le prénom François se dit Francès. Sa famille fabriquait des santons et lui aussi est devenu santonnier. Sa femme préférant habiter Paris, il a installé son atelier de santons au rez-de-chaussée de leur maison. Maintenant, sa femme s’en est allée rejoindre le Bon Dieu et il vit seul en compagnie de César, son chat.
Francès est grand-père de deux petits-enfants, Marius et Fanny. Comme leurs parents ont dû s’absenter quelque temps à l’étranger pour leur travail, Francès a accepté avec joie de s’occuper des enfants qui sont venus habiter chez lui pendant leur absence.
Marius et Fanny vont à l’école du quartier et le mercredi ils vont au patronage de la paroisse pour jouer et retrouver leurs amis. Fanny suit des cours de danse et Marius apprend à jouer de la guitare. Ensemble, ils préparent de temps en temps des petits spectacles pour jouer sur le parvis de l’église et les touristes s’arrêtent pour les regarder et les applaudir.
Aujourd’hui c’est dimanche, les chrétiens commencent à préparer Noël en décorant leur maison. Ils appellent cela le temps de l’Avent. En allant à l’église, Marius et Fanny remarquent une décoration nouvelle : une grande couronne faite de branches de sapin avec quatre grosses bougies. L’une est allumée, un peu comme un veilleur qui allume une petite lumière.
Au patronage, on leur a expliqué que le temps de l’Avent permettait de préparer son cœur joyeusement à Noël. Chaque dimanche, on allume une nouvelle bougie : ainsi la lumière grandit à l’approche de Noël pour accueillir Jésus qui est la lumière du monde. Ils ont même fabriqué une couronne de l’Avent en papier pour décorer leur chambre et les aider à prier.
En rentrant du patronage, mercredi, Fanny a des étoiles plein les yeux. « Papi, Papi ! lui dit-elle, le curé de la paroisse a reçu un courrier annonçant un projet de spectacle fait par des enfants et des jeunes de toute l’Ile-de-France, pour la réouverture de Notre-Dame ! Il nous a dit que, comme je dansais bien et que Marius jouait bien de la guitare, on pourrait y participer, si les parents sont d’accord. C’est trop bien !
– J’en suis sûr, dit le grand-père, vos parents seront d’accord ! Mais où est Marius, Il n’est pas rentré avec toi ?
– Non, il est resté parler avec son copain Mickaël mais il m’a dit qu’il rentrerait rapidement.
– Allons à sa rencontre, j’en profiterai pour acheter du pain ainsi que de l’huile » dit le grand-père.
En sortant de la boulangerie, ils aperçoivent au loin Marius qui semble en pleurs.
« Pourquoi tu pleures ? lui demande Fanny.
– Oh Fanny, je suis désolé. Il s’est passé un accident épouvantable. Je descendais les marches, là-haut, et j’étais si pressé que je suis tombé. Je ne me suis pas fait mal, mais j’ai lâché le sac avec ma guitare… et tes chaussons de danse… Il est tombé dans les escaliers, il ne s’arrêtait plus… Il a tout dévalé jusqu’à la rue. Une voiture est arrivé à ce moment-là…
Fanny comprend que la guitare et les chaussons sont écrasés et inutilisables, et elle se met à pleurer à son tour. Fini le beau rêve de faire partie du spectacle !
Ce soir-là, les parents de Marius et Fanny appellent pour prendre de leurs nouvelles. Apprenant ce qui vient de leur arriver ils sont tristes, eux aussi, mais ils ne savent pas quoi faire. Ils font tout leur possible pour leur remonter le moral.
Avant de les embrasser très fort et de raccrocher, les parents de Marius et Fanny leur redisent : « Travaillez bien et n’oubliez pas d’aider votre grand-père ! »
La fin de la semaine est un peu morose. Même César le chat à l’air un peu triste !
Fanny et Marius ont mis dans leur coin prière la couronne de l’Avent fabriquée au patronage et dont ils ont colorié la première bougie. Chaque soir, ils remercient Jésus pour les beaux moments de la journée. Maintenant, ils lui confient aussi leur tristesse de ne plus pouvoir participer au spectacle pour la réouverture de Notre-Dame.
Marius et Fanny auront-ils une nouvelle tenue de danse et une guitare à Noël ?
Pourront-ils participer au spectacle ?
Rendez-vous dimanche prochain pour la suite du conte !