Fanny et Marius sont en vacances. Ils sont trop contents.
« On va pouvoir encore plus aider Papi ! dit Marius.
- Oui, c’est super, renchérit Fanny. Il reste une semaine avant Noël. Je suis sûr qu’on arrivera à finir la crèche commandée par la jeune femme pour ses grands-parents.
- Et puis, ajoute Marius, au moins pendant ce temps-là, on ne pense pas à nos affaires cassées ! »
En ce dernier dimanche de l’Avent, les enfants sont allés à la messe sans leur grand-père, trop fatigué pour les accompagner. Au retour Marius raconte : « Tu sais Papi, les quatre grosses bougies de la couronne de l’Avent étaient allumées.
- Oui, dit Fanny, c’était beau ! Et elle ajoute : Le prêtre nous a dit que notre joie grandit dans notre cœur à l’approche de Noël. Il nous a dit aussi qu’on peut montrer notre joie par exemple en décorant notre maison ou en faisant des friandises à partager. Qu’en penses-tu Papi ?
- C’est une bonne idée ! répondit le grand-père. Vous pourriez faire des fruits déguisés. Ce sont des dattes, des noix, des pruneaux ou d’autres fruits secs garnis de pâte d’amande. C’est beau et très bon !
- Bonne idée ! On pourra les déguster quand papa et maman seront là, à Noël ! Ils aiment beaucoup ça, dit Marius !
- On pourra aussi en donner à la voisine, ajoute Fanny. »
En entendant parler de friandises, le chat dresse une oreille. « Hé non, tu n’en auras pas, toi ! dit le grand-père en le caressant. Ce n’est pas bon pour toi, mais tu auras tes croquettes préférées ! »
Les enfants sont tout excités à l’idée de ces préparatifs à l’approche de Noël et dans un coin de leur tête ils essaient de croire que tout finira par s’arranger et qu’ils pourront participer au spectacle pour la réouverture de Notre-Dame.
Maintenant, les enfants aident de mieux en mieux leur grand-père. Toutefois, il y a certaines tâches qui leur sont défendues : cuire les santons car ils pourraient se brûler avec le four, et peindre les santons car c’est un travail d’artiste très minutieux. C’est ce qui fait la beauté et la réputation des santons de Francès et dont il est très fier.
Ce lundi, l’inquiétude des enfants grandit en voyant que leur grand-père reste de plus en plus longtemps assis dans son fauteuil.
« Il reste combien de santons à faire ? demande Marius.
- Encore beaucoup, répond Francès d’une voix fatiguée : des enfants comme vous qui vont à l’école avec leur sac à dos, un couple de grands-parents qui représentent ceux de la jeune femme, un étranger qui est accueilli par quelqu’un, un pauvre qui quête comme celui que l’on voit à la sortie de l’église…
- Est-ce que je peux en ajouter UN, Papi ? Il est tellement important aussi celui-là ! demande Fanny. Au patronage, on nous a parlé de Carlo Acutis. C’est un jeune qui a vécu il n’y a pas si longtemps. Il nous ressemble un peu : il jouait aux jeux vidéo et au foot. Il aimait passionnément Jésus et voulait le faire connaître. Comme il était très doué en informatique il s’est servi de ses dons pour faire connaître Jésus. Il est mort en 2006, à l’âge de 15 ans. Le pape l’a béatifié en 2020. On pourrait le représenter tenant son ordinateur ?
- Cela fait encore beaucoup ! Aurais-je le temps et la force ? Et l’enfant Jésus n’est toujours pas fait ! » dit le grand-père d’une voix inquiète et fatiguée.
Les enfants continuent de travailler à la confection des santons tout en jetant régulièrement un œil sur le grand-père qui ne quitte plus son fauteuil. A un moment il leur dit : « J’ai l’impression d’avoir de la fièvre, je serais mieux dans mon lit, pouvez-vous m’aider à monter ? »
Un fois le grand-père installé dans sa chambre, Marius lui dit : « Ce n’est pas raisonnable de rester comme cela. J’appelle le médecin. » Peu après, le médecin arrive et examine Francès. Comme il le connaît bien, il le réconforte : « Ce n’est pas grave, juste un bon rhume. Vous avez trop travaillé. Il faut vous reposer jusqu’à Noël si vous voulez profiter de la fête avec vos petitsenfants et leurs parents qui seront là. » Francès ne peut qu’obéir à son médecin tout en étant très malheureux de ne pouvoir aider ses petits-enfants à terminer la crèche. Mais il sait qu’il peut leur faire confiance. Les deux enfants ont beaucoup appris depuis qu’ils l’aident et ils peuvent continuer sans lui, même pour les tâches difficiles interdites jusque-là. Ils sont prudents avec le four et très appliqués et minutieux quand ils peignent les santons, comme leur grand-père.
Fanny et Marius, rassurés quant à la santé de Francès, décident de relever le défi de terminer la crèche à temps.
Pendant les quatre jours qui les séparent de Noël, ils travaillent d’arrache-pied. Ils vont souvent voir leur grand-père dans sa chambre pour prendre de ses nouvelles, lui apporter ses repas et lui montrer les santons qu’ils ont réalisés. Francès s’émerveille du travail effectué par ses petits-enfants. Ils ont fait tous les santons et ils en sont très fiers. Et eux sont aussi rassurés de voir que Francès reprend des forces.
Nous voilà presque arrivés à Noël, tout semble bien aller. En regardant tous les santons fabriqués par Fanny et Marius le grand-père demande : « avez-vous eu le temps de façonner le santon de l’Enfant Jésus ! C’est le plus important ! Mais souvent on l’oublie quand on confectionne tant de personnages… car on ne le met dans la crèche que le 25 décembre contrairement aux autres qui s’y trouvent depuis le début. »
Marius et Fanny se regardent affolés. « Oh, non Papi ! C’est terrible, car même si on le fait maintenant, on n’aura pas le temps de le cuire et de le peindre. On ne peut pas donner la commande à la dame sans l’enfant Jésus ! Qu’est-ce qu’on va faire ? Est-ce qu’un miracle va avoir lieu ? »
Rendez-vous le 24 décembre pour connaître la fin de l’histoire !