Le corbeau et le renard : produire local n’est pas une fable
« Faire carême » en temps de crise : une chance ?
Depuis plusieurs mois, nous vivons une crise qui remet en question nos habitudes et nos modes de vie. La période que nous vivons est douloureuse. Les effets de la crise sanitaire, sociale et économique se font durement ressentir. C’est une période d’incertitude qui est synonyme d’inquiétude et de peur. Mais nous ne sommes pas les premiers à affronter une crise qui vient questionner le sens de nos vies. Déjà, dans la bible, le Peuple de Dieu est confronté à de multiples crises, ces moments où des évènements, souvent douloureux, semblent remettre en cause la fidélité de Dieu et l’accomplissement de ses promesses.
Pensons simplement à la crise qu’a provoqué l’arrestation du Christ et sa mort sur la croix auprès de ceux et celles qui l’avaient suivi, avec enthousiasme, pendant trois ans. Tout prenait fin brutalement, l’espérance qu’avait fait naître le Christ était anéantie. Les disciples d’Emmaüs s’en font l’écho auprès de cet « homme » qui les rejoint sur leur chemin : « Nous espérions qu’il allait délivrer Israël ! » (Lc 24, 13-35). Vous connaissez la suite : tandis que cet « homme » leur explique les écritures, le cœur des disciples se réchauffe. Arrivés à l’auberge, à la fraction du pain, ils reconnaissent en lui le Christ et repartent aussitôt annoncer joyeusement la bonne nouvelle de sa résurrection.
Il y a là de précieuses indications pour vivre notre carême en ce temps de crise. Ecouter la Parole de Dieu pour que grandisse notre foi. Convertir nos cœurs pour qu’ils deviennent brûlants d’amour. Accueillir le Christ dans le sacrement de l’eucharistie. Porter la bonne nouvelle de la Résurrection à ceux et celles que nous rencontrons.
Durant ce temps de carême, de multiples propositions vous seront faites pour prendre, parfois seul, parfois à plusieurs, ce chemin d’espérance, de foi et de charité. Chaque semaine je vous inviterai plus particulièrement à franchir une étape. Pour l’heure, entrons dans ce carême en demandant la grâce qu’il soit une chance pour nous, nos familles, nos communautés et notre monde !
+ Pascal Delannoy
Evêque de Saint-Denis
