L'Ascension désigne la montée de Jésus au ciel, comme le décrivent l’Évangile (Lc 24, 50 ; Mc 16, 19) et les Actes des Apôtres (9, 12) : à Béthanie, Jésus bénit ses Apôtres et se sépare d’eux… Il disparaît et n’apparaîtra plus à ses Apôtres. Du coup, le mot désigne aussi la fête, 40 jours après celle de Pâques, un jeudi, que l’Église célèbre pour fêter l’événement. Il s’agit-là d’en dire le sens pour les chrétiens : l’accomplissement du mystère de la Pâque. Pour nous, Jésus s’est abaissé jusqu’à la mort (Ph 2, 7-9), afin que nous soyons élevés jusqu’à la gloire divine, rien de moins !
Et bien-sûr, il s’agit d’attendre deux choses, promises par Jésus : le don de son Esprit, qui se réalise à la Pentecôte, et son retour en gloire, pour conclure l’histoire des hommes, ce qu’on appelle la Parousie.
L’Assomption, c’est le mot inventé par les chrétiens pour dire que nous croyons que Marie, la mère de Jésus, est montée au ciel après sa vie terrestre sans avoir connu la dégradation du tombeau. Même si ce n’est qu’en 1950 que l’Église a proclamé solennellement que cette réalité faisant partie de notre foi catholique (c’est le “dogme” de l’Assomption), les chrétiens portent cela dans leur patrimoine de foi depuis toujours.
En effet, de même que la Bible parle de la promesse faite à Eve que sa descendance écraserait le serpent (Gn 3, 15), de même Marie, que l’Évangile et saint Paul présentent comme la nouvelle Eve, sera unie à celui qui sera victorieux à la fois du péché et de la mort. Il est apparu clair aux chrétiens, très tôt, qu’en Marie devait se réaliser la victoire contre le péché et la mort. Lui arrive à elle par une grâce spéciale ce qui doit nous arriver à nous tous : voilà en quoi Marie nourrit notre espérance !
Pourquoi « Assomption » ? Parce que de même que grâce à Jésus, l’humanité est entrée en Dieu, de même Marie a été assumée corps et âme dans la gloire de Dieu, sans attendre la résurrection finale, où tous, nous ressusciterons (I Co 15, 52). Marie est bien “la première en chemin” comme nous chantons.
P. Frédéric Mounier,
Publié dans la revue « Les uns et les autres » en juillet-aout 2009, N°257
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