A Pâques, nous accueillons le don de Dieu qui nous sauve par la mort et la résurrection de son Fils. Chaque dimanche, en communiant à l’eucharistie, nous accueillons le don de Dieu en recevant la nourriture de l’amour pour notre vie quotidienne. Dans chacun des sacrements de l’Eglise, nous accueillons le don de Dieu.
Alors, quelle est la tonalité particulière du mystère de Noël ? La scène de la crèche, le bébé couché sur la paille, les regards émerveillés des braves bergers, les yeux écarquillés des enfants, voilà des « images grand public » qui nous font entrer de plein pied dans la proposition d’une joie simple, accessible à tous, aussi universelle que la joie d’une naissance dans une famille ; et dans le respect partagé par tous de ce qui est fragile. La société française l’a bien compris : même dans les écoles publiques, on fête Noël. On parle souvent de Noël comme de la fête des enfants. L’expression est piégée si l’on veut réduire l’événement à des enfantillages, ou si c’est une ruse de la société de consommation pour renforcer la position de l’enfant-roi. Mais l’expression est belle si l’on se réfère à la parole de Jésus : « Vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu si vous ne devenez pas comme l’un de ces enfants ».
Se préparer à Noël, c’est retrouver ce coeur de pauvre, cette humilité des enfants, cette capacité d’entrer dans la joie des choses simples. Se préparer à Noël, c’est inventer des gestes tout simples, à la fois symboliques et efficaces, comme l’invitation d’un voisin isolé, le partage avec plus pauvre que soi…
Se préparer à Noël, c’est avoir l’humilité de faire comme tout le monde, de décorer sa maison, de s’habiller… parce que ce jour là, nous sommes tous à égalité.
C’est tout simplement accepter que la joie soit gratuite.
Bruno Leclerc,
prêtre à Epinay-sur-Seine