Edito mars 2010 — Diocèse de Saint-Denis-en-France

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Edito mars 2010

Donner et se donner !

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Donner et se donner !

Comme chaque année à pareille époque, les chrétiens sont sollicités par la campagne du denier de l’Église. Il n’est pas nécessaire de rappeler ici l’importance de cette collecte pour notre diocèse. Par contre cette nouvelle campagne peut être l’occasion de réfléchir à la signification du don, quel qu’il soit.

Le don est souvent réponse à un appel reçu. Un appel qui a pu toucher notre coeur, rejoindre nos préoccupations ou celles de nos proches, nous sensibiliser à une plus grande justice entre les hommes et les peuples. Le lien entre le don et l’appel permet de prendre conscience de l’importance de la demande. Trouver les mots justes pour exprimer un besoin, c’est reconnaître ses limites et sa dépendance envers les autres.

Une dynamique d'échange

En dehors de toute demande reçue, le don peut être aussi suscité par la prise de conscience que je n’existe qu’en fonction de ce que je reçois ! D’une certaine manière, plus j’ai conscience de recevoir, plus je suis disposé à donner, y compris à ceux dont je n’ai rien reçu ! Le don n’est plus alors un « prêté pour un rendu » mais fait entrer dans une dynamique d’échange (je donne car je reçois), marquée par une gratuité puisque le destinataire de mon don n’est pas systématiquement celui qui m’a fait un don antérieur. Cette réflexion ne se limite pas, fort heureusement, aux dons monétaires.
Donner au denier de l’Église, c’est répondre à un appel, c’est signifier mon appartenance à l’Église, mais n’est-ce pas surtout vouloir que d’autres connaissent ce bonheur de grandir dans la foi que j’ai reçue et qui me fait vivre ?
Il est vrai que le don est au coeur de notre vie de baptisés puisque nous croyons que nous avons reçu de Dieu, grâce au Christ qui a donné sa vie, la Vie éternelle !
En réponse à ce don, nous sommes appelés à offrir à Dieu notre propre personne et notre propre vie. Il nous faut ici relire ces quelques mots de l’épître aux Romains (12,1) : « Je vous exhorte à vous offrir vous-mêmes en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu ; ce sera votre culte spirituel ». Il nous faut relire également ce passage du concile Vatican II (Lumen Gentium 34) : « En effet, toutes leurs actions (celles des laïcs), leurs prières, leurs initiatives apostoliques, leur vie conjugale et familiale, leur travail journalier, leurs loisirs et leurs divertissements, s’ils sont vécus dans l’Esprit, et même les épreuves de la vie supportées avec patience deviennent des sacrifices spirituels agréables à Dieu par
Jésus-Christ ; et ces sacrifices sont pieusement offerts au Père dans la célébration eucharistique avec l’oblation du Corps du Seigneur ». C’est cette offrande de nous-mêmes à Dieu que le concile Vatican II exprime sous le terme de « sacerdoce commun des fidèles ».
Finalement, donner pour un chrétien n’est-ce pas aussi toujours « se donner » ?


+ Pascal Delannoy
Evêque de Saint-Denis-en-France